Rapport de force élèves / enseignant.e..s

 

Peut-être l’avez vous ressenti au cours de cette année ou des éventuelles précédentes, la peur de ne pas pouvoir vous exprimer librement auprès des profs ou des référent.e.s ? Avez-vous déjà eu envie de dénoncer une situation injuste envers vous ou vos camarades ? En tout cas, c’est ce qu’ont ressenti de nombreuses et nombreux étudiant.e.s notamment durant le confinement de novembre-décembre. Une question se pose alors : que faire ?!

Il y a l’option simple mais non moins courageuse de s’adresser directement à l’enseignant.e qui donne trop de cours, note injustement, etc. , simplement pour discuter avec la personne, savoir s’il y a un malentendu. Mais si la ou le prof le prend mal, se souvient de notre nom, et qu’aux contrôles continus (qui ne sont pas anonymes) il décide de nous saquer ? (Parano ? Comment savoir ?) Ou même de nous désavantager lors des TPs ou travaux de groupes ? Et si le problème s’envenime, et si, et si…

Bref.

Beaucoup ressentent de l’appréhension, voire de la peur à l’idée de faire part de leurs problèmes aux autorités (en principe) compétentes. Il y a parfois des profs qui sont avant tout chercheurs ou chercheuses et qui ne font pas des cours leur priorité, et qui ne souhaitent ni s’investir ni changer leurs méthodes d’enseignement.

Nous sommes d’accord que dans la très grande généralité des cas le dialogue se passe bien, mais occasionnellement c’est bien différent. Comment se faire entendre lorsqu’un problème est commun à beaucoup de groupes ou de filières ? Il n’y a plus d’élections de délégué.e.s dans les classes, notamment car celles-ci fluctuent au cours de l’année. Il y a des syndicats étudiants tels que l’UNEF, Solidaires, l’Union Pirate, Beaulieu Ecologiste, ou encore la FSE, mais entre nous qui en a déjà entendu parler ? Qui sait comment faire partie des syndicats ? Et surtout ce qu’ils font ?

Évidemment on peut officieusement élire un.e représentant.e d’élèves, un.e porte-parole, ou encore faire notre propre sondage ou pétition, mais quel poids, quelle légitimité ont ces actions face à des personnes qui peuvent choisir de faire la sourde oreille ? Comment exprimer efficacement notre désaccord face à une situation ? Faire front commun et choisir la désobéissance ? Ne plus suivre les cours, et ne plus faire les contrôles ? Est-ce vraiment une bonne solution pour nous, étudiant.e.s ?

Le Beulieusard est ravi de soulever des questions et souhaite bien du courage à celles et ceux qui veulent y répondre.

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Un moyen d'agir: le syndicalisme étudiant

 

Nous avons contacté une membre de l’organisation de Beaulieu Ecologie qui siège au conseil d’administration de Rennes 1. Il faut avant tout savoir que ce n’est pas un syndicat, mais une organisation autogérée, qui prône l’égalité entre tous les membres et qui souhaite éviter une hiérarchie pyramidale.

Donc cette porte-parole, somme toute extrêmement sympathique, nous a expliqué le rôle d’un syndicat étudiant, et bien que Beaulieu Ecologie n’en soit pas un, il agit comme tel. C’est-à-dire que leur but est de protéger les droits des étudiant.e.s, de permettre de suivre des études à celles et ceux qui le désirent et de les suivre hors de la précarité. Aussi, comme ils siègent aux conseils d’administration de l’université (constitué des représentant.e.s élu.e.s d’à peu près chaque corps de métier de l’université), les syndicats peuvent faire remonter les problèmes directement aux personnes qui dirigent et prennent des décisions.

Enfin, un syndicat organise les mouvements étudiants, tentent de rallier autour d’une cause commune pour se faire mieux entendre.

Quand nous lui avons demandé ce qu’a fait Beaulieu Ecologie depuis le début de cette année scolaire, on peut dire qu’ils n’ont pas chômé ! Ils ont d’abord fait les démarches pour que les étudiant.e.s aient accès aux masques en tissus car c’est un budget non négligeable et parfois trop important, et surtout obligatoire. Ensuite, ils ont rédigé des lettres ouvertes, participé aux conseils d’administration, et tenté de rétablir les cours en présentiels au même titre que les BTS et prépas alors que les classes de TD à la fac comptent le même nombre d’élèves, ou tout du moins qu’il y ait une logique et pas deux poids deux mesures entre les filières.

Ils ont aussi fait valoir le fait de ne pas avoir d’examens en présentiels, déjà parce que les mesures sanitaires n’étaient pas optimales (les agents de sécurité qui touchent TOUS les sacs sans se désinfecter les mains par exemple). De plus, revenir pour quelques jours pour passer des examens tôt le matin, prendre le métro bondé, revenir dans nos colocations pour enfin repartir dans nos familles. On a connu mieux niveau sécurité sanitaire !

Et là vous vous dites : « OUAH ! Ça semble intéressant et moi aussi je désire m’impliquer dans le respect des droits de mes camarades étudiants, mais comment faire ? »

Très simple !!

Vous pouvez les contacter directement, un petit mail, un petit message, ils vous répondront avec grande joie (ils ont souvent des pages facebook). Vous pouvez aussi participer aux assemblées générales qui sont ouvertes à tous et toutes.

Pour finir nous voulions savoir ce qu’ils recommandaient à des étudiant.e.s qui rencontrent des problèmes au cours de l’année. Il y a plusieurs solutions. Le service d’aide aux étudiants (SAVE) peut fournir un soutien divers et varié et est très facile à contacter (juste cherchez SAVE Rennes 1 sur le net vous trouverez c’est certain!). Vous pouvez aussi contacter un syndicat qui pourra vous orienter, répondre à vos questions, vous aider.

Si vous ne savez pas vers quel syndicat vous tourner, sachez qu’ils sont pour la plupart politisés. On va rencontrer des syndicats anarchistes, d’autres républicains et méritocrates, de gauche, du centre… Donc n’hésitez pas à chercher sur leurs pages ou sites ou à leur demander directement si la question vous importe.

Le Beaulieusard espère qu’à présent vous saurez quoi faire en cas de pépin, même si nous ne souhaitons aucunement à nos chers lecteurs et nos chères lectrices d’en rencontrer !