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Crise sanitaire, crise de nerfs : un aperçu des conditions de travail des étudiants en confinement

 

Le 4 décembre, nous avons lancé un sondage, afin de récolter un aperçu général des conditions de travail des étudiants de Rennes 1. Les résultats de ce sondage, réalisé sur 118 personnes, ont été envoyés à plusieurs directeur.ice.s d’UFR, afin de recueillir les ressentis de l’équipe pédagogique, à la fois sur la situation des étudiants, mais également sur la leur.

Se réveiller, allumer son ordi, travailler. Aller prendre l’air, travailler. Faire la vaisselle, travailler. Enregistrer, fermer la fenêtre, éteindre l’ordi, se coucher. Si cette rengaine vous est familière ce n’est pas un hasard, nous avons toutes et tous assisté impuissants au grignotage du temps de travail sur notre vie personnelle. Serait-ce une décision pédagogique d’enrichir le programme, en compensation des enseignements perdus? Pas d’après Cédric Wollf, directeur adjoint de l’UFR OSUR, qui assure que « la charge de travail n’a pas augmenté, elle s’est maintenue, voire allégée « . Pas de sadisme pédagogique, donc. Toujours d’après M.Wollf, c’est un mécansime bien connu des entreprises qui serait en cause : « si les horaires de travail ne sont pas contraints, un employé/salarié consciencieux et sérieux travaillera plus que si les horaires sont contraints. » Et cela est facile à comprendre, qui, à 2 minutes de la fin du TP, ne s’est jamais écrié « oh et puis merde ! » en jetant négligemment son stylo bic en plein calcul d’incertitudes ? Or ici, pas de contraintes de temps et le perfectionnisme semble de mise, dans la mesure où chaque note est attribuée relativement aux autres. Refuser la course à la perfection signifie tout simplement sacrifier son classement.

A quoi bon après tout ? Nombreux sont ceux qui estiment faire « une année pour rien », et notamment sans enseignement pratique, sans sorties de terrain. C’est pour ainsi dire la finalité des études qui est perdue de vue. Une situation directement responsable de la baisse de motivation, constatée par 76% des sondés, phénomène amplifié par la détérioration des conditions de vie engendrée par le confinement. En effet, à la dégradation de la qualité de sommeil, observée chez 54% des sondés (liée aux écrans, à l’empiètement du travail sur la vie personnelle…), s’ajoutent le manque d’activité physique, la mauvaise alimentation (conséquence directe de la fermeture des RUs), l’absence de lien social et l’anxiété face à l’incertitude des examens, en n’oubliant pas le paramètre saison de merde. S’il n’existe pas de solution miracle à ces problèmes, leur prise en compte en tant que facteurs minorants de la performance scolaire semble essentielle.

Parmi les témoignages les plus fréquents, beaucoup d’étudiant.e.s admettent lutter contre un état dépressif qui prend de plus en plus de place dans leur vie ou des crises d’angoisse qui s’amplifient notamment à l’approche des examens. On constate aussi que nombre d’étudiant.e.s considèrent travailler environ deux fois plus que d’habitude, au détriment des autres aspects de leur vie pour des résultats qu’ils et elles estiment en-dessous de leur valeur. Enfin, l’envie de prendre une année de césure ou de tout simplement arrêter la fac est revenue très fréquemment, la raison principale : un stress trop important.

Dernièrement, des élèves ont regroupés leurs voix pour faire part de ces difficultés aux référent.e.s des UEs. Les réponses (quand il y en a eu) ont été tantôt compréhensives tantôt répréhensives, mais nous pouvons dire que des mesures ont été prises dans beaucoup d’UEs. Les contrôles vont être décalés et/ou les programmes allégés et les étudiant.e.s semblent globalement assez satisfait.e.s de ces décisions.

 

 

 

Une situation particulière qui semble avoir été comprise au vu du mail du 09/12 de David Alis, président de l’Université Rennes 1, dans lequel il appelle à « une bienveillance générale » à notre égard.

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