Aristote vs Epicure par Robin et Paul
Vous êtes-vous déjà demandé d’où venait cette sensation de satisfaction lorsque le jeudi soir vous réussissez à ne prendre qu’un demi et à rentrer chez vous avant 23h pour avancer sur votre projet d’informatique? Non, car cela n’arrive jamais? Eh bien c’est pas grave, parce qu’Aristote et Epicure se sont posé la question pour vous.
Un jour, Aristote et Épicure se rencontrèrent sur l’Agora de l’au-delà.
« Quel bonheur de te voir, mon cher Épicure ! Que fais-tu ici, de si bon matin ?
— Je m’en vais chez un disciple qui est arrivé il y a peu parmi nous. Il se trouve très déconcerté par le tournant que prend son existence dépourvue du spectre de la mort, et s’en est venu quérir mes conseils sur la manière dont trouver à présent le bonheur.
— C’est là un sujet fort intéressant, puis-je t’accompagner ?
— Bien sûr !
— Nous pourrons deviser, chemin faisant. Quelle réponse as-tu préparé ? Épicure commença donc :
— Le bonheur vient de notre intérieur. Nous le trouvons dans notre capacité à se comporter d’une manière raisonnable.
— De manière raisonnable ? Intéressant, je pensais presque à la même chose, en précisant que c’est dans notre action raisonnée que nous trouvons le bonheur. Je le définirai comme étant le bien suprême, le but de la vie humaine !
— Mais Aristote, le bonheur réside plutôt dans une sensation de plaisir stable, calme et durable. Seulement et uniquement ensuite, on peut alors définir le plaisir comme la source du bien c’est l’ataraxie, le bien suprême.
— Hm … nous sommes d’accord là -dessus : le bonheur est une activité qui apporte un plaisir constant. Mais il me semble que quelque chose nous différencie encore plus : le bonheur est un bien qu’on doit trouver soi-même en tant qu’être humain. Mais je ne crois pas que ce soit ton point de vue.
— En effet, le bonheur n’est pas uniquement lié au plaisir mais aussi au malheur et à la souffrance : le sage se doit d’être ouvert d’esprit pour accéder au bonheur.
— Le sage … l’es-tu mon très cher Épicure ? As-tu atteint ton calme intérieur ? As-tu atteint ton « but » ?
— Nous le saurons quand nous serons réellement partis. Entre temps, allons nous-en voir ce disciple, je crois que cette conversation peut durer longtemps !